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REVIEW ET GUIDE DE LECTURE, par Cyril:

 

Quand Lee et Choi créent les Cats en 93 (# 1 à droite), ils mélangent leurs délires de gamins avec une pâle copie des X-Men, que Lee signait juste avant. Comme les autres titres Image à leurs débuts, WildC.A.T.S est «inventé » dans l'urgence, utilisant une fausse complexité, une violence facile et une sexualité de bazar pour masquer un manque d'idées. Mais à la différence des autres studios, Wildstorm allait mûrir étonnamment, attirant les talents, diversifiant ses activités (de Cliffhanger au « New Adventures of Abraham Lincoln » de McCloud, en passant par les ABC de Moore).

Le titre phare reflète cette évolution. A partir du # 15 (à gauche) arrivent James Robinson, en pleine explosion, et Travis Charest, d'abord considéré par certains comme un mauvais clone de Jim Lee (comme tous les artistes Wildstorm à l'époque), pour devenir «la» trouvaille des années 90.

Mais c'est au numéro 21 de la 1ère série que tout change, avec l'arrivée d'Alan Moore, présent pour 14 numéros (# 26 à droite). Si ces numéros sont du Moore assez moyen (notamment au niveau des derniers épisodes), ils sont ce que la série a connu de mieux : tous les personnages sont redéfinis, des tensions majeures naissent, et le but de leur existence en tant qu'équipe est remis en cause. C'est aussi là que Charest explose (même s'il n'est présent qu'un épisode sur 3 et que les autres artistes sont majoritairement mauvais). Ces épisodes sont à relire en français dans les  WildCATS v.I # 11 à 15 et les 4 premiers numéros du revamp de NOVA chez SEMIC (cependant, 2 numéros n'ont  pas été traduit, et les traductions sont catastrophiques *).

Après Moore, c'est Garth Ennis qui devait reprendre la série, ce qui aurait été l'unique expérience super-héroique de sa carrière, mais il abandonne. La série sombre dans la médiocrité jusqu'au numéro # 50 (ci dessous), qui contient 2 très bonnes histoires courtes (Robinson & Lee, Moore & Charest), aujourd'hui publiées dans le Wildstorm Special # 1.

 

La 2ème série commence avec beaucoup de publicité et deux acteurs importants, l'ex- «Mister X-Men » Scott Lobdell et le Travis Charest susnommé (# 2 à droite). L'idée de Lobdell de non-équipe est bonne, mais il l'exploite mal, travaillant - comme un scénariste formé à la Marvel - d'avantage les subplots et les personnages, que les histoires (travaillant sur la longue durée). De plus, les relations de travail sont mauvaises et Charest est trop lent (Wildstorm le voit encore comme un artiste de série régulière, ce qu'il n'est pas), aussi le relaunch est-il un échec. Le numéro # 7 (à gauche) est un excellent fill-in dessiné par Carlos Meglia, un petit peu hors propos mais bon.

A partir de Wildcats vol.2 # 8 arrive l'équipe qui va changer ce titre, Joe Casey et Sean Phillips.
Casey est un jeune scénariste prometteur, un peu trop influencé par la fin des 70's et le début des 80's, mais ayant prouvé plusieurs fois son talent: dans 20 épisodes de CABLE (où il avait la chance de collaborer avec l'excellent Jose Ladronn et de succéder à James Robinson ; épisodes traduits), un bon run sur Hulk (il avait la lourde tâche de succéder à 13 ans de Peter David et s'en est tiré avec les honneurs ; seuls quelques épisodes traduits), puis la très bonne série Mr Majestic chez Wildstorm (un échec commercial - en cours de traduction, traduction d'ailleurs assez réussie) et l'excellent revamp de Deathlock (une ambitieuse série, elle aussi un échec, non-traduite). Il est le talent de demain pour le pur mainstream.
Sean Phillips a la dure mission de suivre Charest, ce que les fans ne lui pardonnent pas. On peut être surpris de voir Wildstorm choisir quelqu'un comme lui, mais il faut s'en réjouir : l'homme a du talent. Formé chez Vertigo, sur la fantastique série SHADE: THE CHANGING MAN, puis sur une longue période de HELLBLAZER (avec Paul Jenkins), avant de dessiner ce qui devait être la nouvelle série de Peter Milligan, the MINX, qui s'avérât un échec (encore et c'est vraiment dommage car depuis, Milligan qui est un Dieu, a quasiment abandonné les comics), il a aussi signé quelques minies-séries, et en prépare d'autres (User, avec Devin Grayson, et BATMAN: NOIR, avec Brubaker). Son style est très particulier, travaillant souvent sur l'encrage direct, il préfère retranscrire les émotions que les précisions réalistes et a un sens poussé du «storytelling», arrivant à placer admirablement de toutes petites cases. Il travaille vite (dessin et encrage de 22 pages en paraît-il 2 semaines!), ce qui lui permet de multiplier les projets fonctionnant avec différents genres (peinture sur User, par exemple). Il est dommage que Wildstorm ait demandé à JG Jones de faire les couvertures (copiant pâlement Charest, c'est ce qu'on lui demande, à droite), car les siennes sont souvent très bonnes (voir « The Minx », même si la seule qu'il ait fait pour les Cats - la # 12 - soit très moyenne), Charest lui-même disait qu'ils ne voulait plus faire les couvertures, puisque « Celles de Sean sont meilleures, de toutes façons».
L'intrigue évolue très intelligemment, inspirée par une ambiance de polar. Il doit d'abord finir les intrigues de Lobdell (de manière étonnamment violente dans le # 10, à gauche) avant de réintroduire un des meilleurs personnages qu'aie connu l'équipe et de partir dans une storyline que Joe considère comme la meilleure que les Cats aient jamais vécue. Elle n'est pas encore publiée, mais en attendant, on peut être tenté de le croire, puisqu'en quelques mois, il a rendu les Cats passionnants, meilleurs qu'ils n'aient pu être depuis Moore.

Cyril




* Ceci n'est pas une des sempiternelles attaques contre les traducteurs, qui font leur boulot. Simplement, sans aucun mépris, un comic de Moore n'est pas écrit comme un comic conventionnel, et nécessite plus de temps et un travail différent. Les traductions de V, Watchmen ou Swamp Thing étaient assez réussies, quoiqu'en disent des puristes (pour qui finalement rien ne devrait être traduit), mais Suprême ou les Cats ont perdu trop d'intérêt à la traduction