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REVUE DE PRESSE ET CRITIQUE PERSONELLE:

 

 

Revue de presse:

Entre "Xplosion de joie !" (Comic Box), et "Des X-Men de série Z" (Le Nouvel Obs), les avis sont partagés quant à la version cinématographique du comics le plus vendu outre-atlantique. Je me suis donc chargé de relever le maximum d'articles présentant la critique de ce film, et en ai retenu 5: Le Monde, Libération, Le Journal du Dimanche, Le Nouvel Obs, et Comic Box. Laudatifs ou moqueurs, les critiques créent par leur diversité une certaine polémique assez troublante. Que retirer d'avis si variés, et qui croire?

On trouve d'abord les critiques virulents, pour lesquels le film est "L'adaptation laborieuse et sentencieuse d'une bande dessinée qui se prend au sérieux" (Le Monde), où encore "un film débile à l'idéologie douteuse" (Le Nouvel Obs)! Eh oui, car pour François Forestier (du Nouvel Obs), "les mutants, on n'en a rien à talquer" puisque "bon sang, qu'est-ce que les X-Men en ont à battre, du Sénat américain? Ils peuvent [...] assister incognito au mariage de Brad Pitt et faire réélire Jean Tibéri". Voilà tout ce qu'inspirent nos mutants à un homme qui parle pourtant d' "une excellente BD de Stan Lee, le créateur de Spiderman". On commence dès lors à se demander si le bonhomme sait de quoi il parle, et s'il jugeait vraiment de l'excellence de la BD quand il la lisait, où s'il répète ce qu'on lui a dit sur le sujet. En effet, le malaise s'installe quand il commence à dénigrer à loisir chacun des personnages, puis interprète le message du film comme "un plaidoyer pour la condition gay"! On comprend alors que le critique, s'il tente de montrer le contraire, n'a jamais lu le comics, et c'est bien là le problème: chacune des critiques négatives que j'ai pu lire venaient de journalistes qui, malgré quelques efforts, ne connaissaient pas ou presque les mutants en question, et jugeaient un fond qu'ils n'avaient pas pu véritablement découvrir au cours d'un film un peu court face aux décennies de la bande dessinée. Le journaliste du Monde, s'il semble plutôt renseigné sur les comics en général (il félicite le travail de Miller sur Batman, et parle des "lamentations esseulées du Surfer d'Argent"), nous explique quand même que les X-Men ont été créés par "le dessinateur Stan Lee"! D'un certain point de vue, ces avis permettent de prévoir quelque peu la réaction du grand public, non-initié, mais une telle adaptation ne doit-elle pas avant tout, être jugée, pour le fond, par des connaisseurs? On pourra en revanche accepter, et considérer avec grand intérêt même, les différentes critiques de ces personnes lorsqu'elles portent non sur le fond mais la forme, bien mieux analysée par ces professionnels. Ainsi tous déplorent, comme pour Spawn il y a quelque années, un trop-plein d'effets spéciaux, mais aussi des actions de piètre figure face à celles de Matrix (la comparaison était inévitable...), et une narration plutôt embrouillée, qui pour les non-initiés peut vite se révéler en un galimatias plutôt exaspérant.

Alors que ces critiques négatives se révèlent tout à fait justifiées sur ces quelques points, les diverses qualités du film sont complètement oubliées par ces avis obscurcis; il nous faut donc nous pencher sur d'autres critiques (Libération et Le Journal du Dimanche - JDD) pour découvrir deux gros atouts, qui n'ont pas été jusqu'ici évoqués. C'est d'abord d'un "casting réussi" que nous parle avec entrain Libération, car les acteurs sont non seulement très fidèles aux personnages originaux, mais restent également crédibles dans leurs rôles respectifs; le JDD continue dans cette voix en consacrant la quasi-totalité de son article à LA révélation du film: le "nouveau Clint Eastwood", tel que l'a désigné Bryan Singer, à savoir l'acteur interprétant Wolverine: le jeune Hugh Jackman, dont le talent d'acteur est aujourd'hui indéniable. Autre point important du film, et grand oublié des autres critiques: le "combat antiraciste" (Libération) d' "une BD pleine de tolérance" (le Journal du Dimanche); en effet, là où le critique peu inspiré du Nouvel Obs voit une défense de la cause homosexuelle, se trouve en réalité un véritable reflet de la lutte antiraciste, que la BD, "en promouvant entre les bulles, la tolérance et l'intégration", présentait dès les années 60, et qui constitue le fer de lance du film de Bryan Singer: ce dernier reprend en effet majoritairement le fond d'une des premières et plus belles aventures des mutants sur le sujet: Dieu crée, l'homme détruit, et s'appuie grandement sur le parallèle entre les duos Magneto/Xavier et Malcolm X/Martin Luther King.

Enfin, après avoir pu découvrir par recoupements les intérêts et défauts du film, reste à aborder la critique initiée, de véritables connaisseurs du sujet, à savoir de véritables fans du comics en général, et des X-Men en particulier. Nous observerons donc l'article du magazine spécialisé Comic Box. On se trouve immédiatement à l'antithèse directe des critiques évoquées au début: "E-POUS-TOU-FLES", les journalistes en question ne tentent même pas de voir le moindre défaut, et s'ils parlent avec entrain des atouts cités plus haut, ils évoquent surtout les intérêts du film pour le vrai fan, et non pour le grand public, à savoir la fidélité au comics et les intéressants private-jokes réservés à ces spectateurs en particulier. Malheureusement, cet avis trop enjoué présente un manque important d'objectivité, et ne présente donc à ce titre, aucun des, pourtant réels, défauts du film; de plus cet avis ne peut certainement pas s'adapter à un public non-initié.

Finalement, les différentes critiques, malgré leur diversité, s'accordent dans leurs recoupements à trouver des atouts et des défauts récurrents. Mais la principale difficulté réside dans la différenciation des avis de spectateurs initiés au comic-book original, et des autres, les attentes de chacun différant très fortement. Mais les réactions nous portent à conclure que le film, s'il s'attirera certainement les suffrages de tous les lecteurs de comics ou presque, provoquera certainement des réactions très diverses chez les autres et plaira avant tout dans la mesure où le fond sera compris par un non-connaisseur, ce qui n'est pas forcément évident du fait de la trop courte durée du film. Rendez-vous dans un mois pour connaître les résultats définitifs en France...

 

Critique personnelle:

Je dois tout d'abord signaler que ma critique s'adresse elle aussi à un public initié, et certainement pas au grand public, pour lequel mes propos seront certainement peu compréhensibles. De plus, je recommande à tout un chacun de ne pas lire cette critique dans le cas où il n'aurait pas encore vu le film, car cela pourrait lui gâcher quelque peu la projection.

 

Commençons par le négatif. Je dois avouer que pendant le premier quart d'heure, j'ai eu très peur, et suis passé de déception en honte, et vice-versa. Que ce soit la voix off du début, qui sur des arguments pseudo-scientifiques mal traités, tente d'expliquer l'apparition au XXème siècle des mutants, ou bien le générique techno qui s'ensuit, qui, sur fond d'exploration moléculaire, m'a tout de suite fait penser à celui (lui, sur fond de flammes de l'enfer) de ma plus grosse déception en matière d'adaptation, à savoir Spawn, je me suis immédiatement trouvé en position de rejet.
Et les dix minutes qui suivent n'allaient certainement pas me rassurer. Hormis les premiers passages, géniaux, de Wolverine (sur le ring, puis la baston dans le bar), le reste est plutôt à pleurer. C'est d'abord les découvertes larmoyantes des pouvoirs de Magnéto et Malicia, du genre: "Regardez bien, c'est fantastique", et en même temps: "Qu'est-ce que c'est attristant", qui mêlent de façon insupportable, le gros blockbuster d'action américain, au film mélancolique ennuyant au possible. Puis c'est l'apparition coïncidentielle et vraiment ridicule, de Sabretooth, dévorant de haine envers Wolvie, alors que selon la suite, il semble ne pas le connaître, et qui s'enchaîne avec celle encore plus honteuse des X-Men, à la rescousse de l'univers, qui sauvent, in extremis bien entendu, Malicia, coincée bien évidemment parmi les flammes, le fameux cigare de Wolvie ayant eu la bonne idée d'aller foutre le feu à la camionnette.
Enfin, Wolvie et Malicia ont rencontré Xavier et ses émules. "Tout ça pour ça" me dis-je, "Encore une adaptation de m....". Eh bien non, car si vous parvenez à faire abstraction de ce début, vous pouvez découvrir un reste du film véritablement excellent. Hormis certains points, le film est certainement l'une des meilleures adaptations de comics jamais produites, aux côtés du Batman de Tim Burton.
Finissons donc avec ces défauts pour passer ensuite aux gros atouts du film. Sur le plan technique d'abord: la réalisation de Singer (Usual Suspects quand même...) est tout juste passable, et peu innovante vis-à-vis du classique cinéma d'action US ; ça ne vaut sûrement pas sur ce plan, le concurrent au box-office: Mission: Impossible 2 du maître Woo, ou autres Matrix. De même, les effets spéciaux sont parfois impressionnants, pour la langue du Crapaud, le rayon optique de Cyclops (ci-dessus) ou encore les griffes de Wolvie, mais aussi souvent ridicules ou absurdes, par exemple pour la vague de radiations mutagènes (ci-dessous), le contact tactile absorbant de Malicia, ou même le pouvoir auto-guérisseur de Wolvie, et ses blessures odieusement mal maquillées. De plus, un usage à outrance n'était pas nécessaire, et son piètre usage par moments, n'est pas sans rappeler là encore le déplorable Spawn.
Enfin, dernier reproche que je ferai au film: il est trop court, et de ce fait, l'action est bâclée sur la fin: après une heure d'explication, et de compréhension de l'intrigue, Singer boucle sur moins de 30 minutes d'action, qui auraient dû durer au moins trois quarts d'heure (j'envie le public de l'avant-première presse qui a eu droit à une version plus longue de 15 minutes pour cause de montage inachevé!). Il est vrai qu'il est dur de résumer à 90 minutes, plus de 35 ans d'histoire du comics, et que vu sous cet angle, l'histoire est quand même fort bien présentée.

 

Passons d'ailleurs aux intérêts du film. Le premier, et non des moindres, est justement le fond de l'histoire, dans une continuité différente du comics, et qui crée une véritable dimension parallèle à la BD (ce que Marvel a très bien appuyé par les 3 Prequel, parus ici dans le Marvel Mega H.S. # 12). Cette storyline est même un plaisir pour tout comic-fan, puisqu'elle explique des points non-traités dans le comics. Un exemple: l'origine de la fameuse mèche blanche de Malicia est enfin donnée, de même que le véritable prénom de celle-ci d'ailleurs! De même, le Weapon-X, la vie passée et oubliée de Logan, et tous les points scénaristiques intéressants du personnage sont récupérés et adaptés au mieux, donnant une véritable profondeur au personnage, au travers de seulement une heure et demie. Une autre merveilleuse idée, c'est la machine à muter de Magneto, qui du reste ne fonctionne pas, mais bon, ... Transformer le sénateur Kelly, le plus fervent détracteur de l'espèce mutante, en mutant lui-même (à la Skin, de Generation-X), est une idée encore inexploitée dans le comics et pourtant géniale (à droite). Dernier point là dessus: transformer la Brotherhood of Evil Mutants de Magneto (Confrérie des Mauvais Mutants) en Brotherhood of Mutants (Confrérie des Mutants) est un point attendu depuis longtemps dans le comics, et qui recrédibilise de façon phénoménale ces "Mauvais".
Par ailleurs, le film est excellent pour tout lecteur du comics de par les références qui lui sont attribuées: ainsi, les apparitions de Gyrich, Iceberg, Kitty Pride, Rocket ou encore de Colossus sont des petites joies pour le spectateur qui s'efforce de les trouver, et je dois vous avouer que j'ai plus assisté au film dans cet état d'esprit qu'autre chose! Et quand Wolvie demande à Cyclops: "Vous portez vraiment ces costumes?", et que l'autre lui répond "Tu préférerais un costume jaune!", c'est un moment d'extase généralisé pour tous les connaisseurs. De même quand on s'aperçoit que le vendeur de hot dogs dans la manifestation anti-mutants n'est autre que Stan The Man Lee, le créateur en personne de ces fameux mutants, qui lui permettent ici aussi de faire son beurre! Signalons que Bryan Singer (le réalisateur du film), fait lui aussi son apparition dans la scène, en tant que cameraman. Que du bon donc pour les connaisseurs, pour lesquels le film est un véritable jeu de piste, ce qui ajoute encore à son plaisir de spectateur.
Enfin, dernier point, le film est une excellente adaptation, en ce que, les costumes mis à part, et encore, il est très fidèle au comics, tout en donnant une véritable profondeur à divers personnages. Magneto tout d'abord est parfaitement exploité: l'usage de son pouvoir est rendu au mieux sur Wolvie dans le train, et à la sortie de la Gare. De plus, malgré la première scène plutôt pompante, son idéologie de Malcolm X, en opposition directe à Martin Luther King / Xavier, est excellemment rendue par son côté terroriste, désespéré de l'humanité, et qui rend le mal par le mal. De même, sa Confrérie n'a jamais été autant crédible que dans le film: que ce soit Sabretooth, au mieux de sa forme (à gauche), ou Mystique, vraiment impressionnante, ce sont des personnages sauvages très bien interprétés. Mais la palme à Ray Park, dans le rôle du Crapaud: cette grenouille minable du comic-book est devenue avec notre Darth Maul bien-aimé, un vrai Crapaud, digne de respect, et à la langue bien pendue.

 

Enfin, en conclusion, je dirais que, malgré un début plutôt moyen, le film est excellent: il se hisse largement à la hauteur de nos espérances, et rentre ainsi au panthéon des adaptations de comics, rejoignant de la sorte le jusqu'ici seul Batman de Burton. Malheureusement, si le film est  véritablement un plaisir pour tout comic-fan, il peut paraître plutôt moyen voire rébarbatif pour des non-initiés, d'où les critiques évoquées plus haut, et un score en France, qui bien que bon pour un tel film, se trouve être relativement moyen.