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FROM HELL

 


 

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PETITE INTRODUCTION, par Cyril:

 

From Hell est sans doute l'œuvre la plus aboutie et ambitieuse d'Alan Moore, commencée à l'époque où il prend du recul par rapport aux publications mainstream (88/89, quand il fonde Mad Love et entame les inachevés Lost Girls et Big Numbers) et achevé 10 ans et une bonne vingtaine de récompenses après, en faisant une des oeuvres maîtresses des années 90.

Attention, le propos ici n'est pas pour tous, et l'austérité du ton peut paraître lourd. Le trait en noir et blanc de l'Australien Eddie Campbell (auteur d'une des meilleures BD autobiographique, « Alec » et du formidable DeadFace/Bacchus) est violent et sec.

From Hell centre son attention sur la célèbre histoire de Jack L'éventreur. Partant d'une des théories les plus étendues (l'assassin serait William Gull, le médecin de la reine) et détaillant les événements avec une précision documentaire sans égale, le propos s'élargit : la mort et le meurtre, Londres, la culture victorienne, la culture prolétaire, l'architecture, la franc-maçonnerie. sont étudiés de points de vue historique, politique, magique (Moore est depuis quelques années versé dans l'occultisme). L'Angleterre victorienne est une période fascinante, et l'aspect fin de siècle se fait sentir plus que jamais. Moore détaille finalement la naissance du XXe siècle.

La narration est directe, limitée aux dialogues et au format classique de division en 9 cases (voir Watchmen), fonctionnant sur 16 chapitres, chacun ayant sa propre voix et son propre objet (notamment une visite guidée hallucinante de Londres, un meurtre ritualisé, et un chapitre final spectaculaire). Chaque chapitre, chaque page est accompagné de notes de Moore détaillant ses sources, revenant sur ce qui est fait, ce qui est spéculation et ce qui est fiction ; il explique ce qu'il fait et pourquoi, rien n'étant ici fait au hasard. Pour faciliter la lecture, il est conseillé de n'y venir qu'après une première lecture - même vaguement obscure- de chaque chapitre.

La traduction étant assurée par Delcourt, on peut supposer qu'elle sera réussie (voir les traductions de Jean-Paul Jennequin (cf. interview) sur CAGES ou Swamp Thing), tout autant qu'une traduction puisse l'être.

 

Cyril