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En France, Fantask est un mythe dans le petit monde du comics. Chaque lecteur connaît Fantask au moins de nom, et cette renaissance se doit d'être à la hauteur des espérances de chacun. Ce n'est malheureusement pas vraiment le cas. Pour la forme, c'est un mauvais point: même si le prix est tout à fait raisonnable, Je reste réticent au petit format et un rythme bimestriel me semble insuffisant; pour le papier, c'est déplorable: on a l'impression de lire du fanzine. Pour le fond c'est vraiment varié: l'ensemble présente du bon comme du mauvais. Et si l'ensemble des nouveautés a souvent un air d'amateurisme on y trouve quand même de bonnes idées, et le niveau est bien compensé par certains très bons travaux. Pour ce premier numéro, nous allons procéder au point par point.
Nathan Never tout d'abord est une intéressante découverte à mes yeux. On y découvre un univers sympa, et une bonne histoire de SF robotisée. Malheureusement les dessins restent moyens et les textes plutôt gnan-gnans (du fait de la traduction?)... A suivre.
Homicron est à mon goût LA création intéressante de ce nouveau Fantask. Le dessinateur Jean-Jacques Dzialowski est bon, même si ses planches sont de qualité étrangement variable, et Jean-Marc Lofficier n'a plus à faire ses preuves en tant que scénariste: l'histoire est intéressante, et les textes bien écrits.
A l'opposé, dans le registre des mauvaises surprises, on trouve Ozark. Pourtant dessiné par le même Dzialowski, mais avec clairement moins d'entrain, le titre n'est vraiment pas au même niveau que son confrère, et l'histoire n'y est pas étrangère: c'est purement et simplement vide, avec des textes nazes, et une histoire inintéressante!
Fantask Force est à la limite du raisonnable. Le dessin est agréable, mais Reed Man n'a pas autant de talent pour raconter des histoires. L'idée de base est bonne, mais la narration est vraiment laborieuse.
On
arrive enfin au meilleur, du moins sur le plan graphique,
puisque Arthur Adams m'a grandement déçu sur ce plan-là. je
parle donc bien évidemment de l'épisode inédit de Monkeyman
& O'Brien. Art Adams signe ici comme toujours de merveilleux
dessins, mais l'histoire fait vraiment remplissage. Dommage...
Permettez-moi
de regrouper les deux-suivants: No Man's land et Roxellia IX,
deux histoires tout droit issues du fanzine, du moins dans leur
forme. Les histoires (genre horreur comme certains EC Comics de
la grande époque) sont marrantes et assez bien foutues, et les
dessins relativement agréables: j'aime bien Christophe Malgrain
de base, et Arden, s'il remplissait un peu plus ses cases,
aurait certainement selon moi un avenir. Dommage donc que ces
deux histoires aient tant un look d'amateurisme, car je reste
persuadé qu'il y a du potentiel.
Reste la
dernière histoire, et à mon sens la meilleure: il s'agit d'une
republication d'une histoire style horreur issue du Top BD # 19:
Demain les Monstres réalisé par le grand Jean-Yves Mitton.
Bien que très courte, l'histoire est captivante, et tout le
talent de dessinateur de Mitton rend à merveille les
expressions nécessaires à parfaire la nouvelle. Le meilleur
était pour la fin!
Enfin, pour
tout ce qui est contenu non-BD, c'est assez hétérogène, et de
qualité variable: les dessins de Sylvain Delzant ont toujours autant de mal à me faire esquisser un
sourire, et las articles de fond sont pour certains un peu trop
"propagande" à mon goût. En revanche, le portfolio
Luciano Bernasconi est beau, et on peut trouver certaines
surprises intéressantes, comme par exemple une amusante
nouvelle d'Alex Nikolavitch, le jeune traducteur tant décrié
de Semic.
En
bref, l'ensemble de Fantask est acceptable, mais réellement
sans plus, et il est regrettable de constater que la meilleure
BD présente dans l'album soit en fait une réédition d'un
album de Mitton des années 80... L'avenir de Fantask me semble
d'ores et déjà très menacé, du moins pour le public
comics...
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