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INTRODUCTION A AMERICA'S BEST COMICS

 

Que peut-on dire des ABC ? Des comics retro ? Peut-être, mais aussi plus modernes et novateurs que tous les comics mainstream publiés ces dernières années. Des comics pour enfant ? Pour adultes ? Dur à dire, étant donné qu'ils sont plus «matures» que la plupart des comics Vertigo et souvent plus accessibles pour les plus jeunes que des titres Marvel. Des comics de Super-héros ? Un peu, mais aussi horrifiques, policiers, humoristiques, intellectuels, féeriques, psychologiques, parodiques, expérimentaux, littéraires. Globalement, des bons comics, superbement écrits, magnifiquement dessinés, variés et intelligents, destinés au plus grand nombre de lecteurs sans choisir le plus bas dénominateur commun. Peut-être tout simplement les meilleurs comics américains...

 

La Genèse:

Quand Awesome (où Moore avait imposé sa marque et trouvé une nouvelle voix en signant Suprême, YoungBlood et d'autres titres) fait faillite, Moore souhaite très vite se relancer dans un projet similaire en terme de grandeur. Après avoir démontré ce qui ne marchait pas chez les super-héros dans Watchmen et Miracleman, et ce qui marchait dans Suprême, après avoir joué le coté analytique et le côté fun, Moore veut créer une ligne qui condense «tout ce qu'il y a de meilleur dans les comics» car «nous aimons les comics quand ils nous effraient, nous excitent, nous font rire ou nous disent quelque chose que nous ne savions pas. Nous les aimons pour leur sex-appeal et leur glamour, pour leur innocence et leur charme. Nous aimons le grand art, de fortes histoires et une belle couverture. Nous aimons les comics pour adultes et les funny-books pour enfants. Nous aimons les cow-boys, pirates, chevaliers, les amoureux fleur bleue, les dieux ou les petits animaux. Nous aimons les images et nous aimons les mots».

Aussi Moore repense à tous ses comics favoris, quels qu'ils soient, pour créer une ligne héritière autant des super-héros que de MAD!, de Will Eisner, de la BD franco-belge ou du comics underground tout en étant résolument actuelle, mais prend aussi une vision d'ensemble: «Si on remonte à l'origine des comics modernes à Superman, que trouve-t-on si on remonte plus loin ? Les pulps, la SF, les romans d'aventure victoriens, les mythologies». 
Ainsi Moore mélange, transforme, invente et met au point une série de concepts qui pourraient convenir, et une sorte de règle générale, qui créerait une unité de la ligne tout en conservant un maximum de diversité, entre les différents titres comme entre les différents épisodes de chaque série.

 

Des comics pour tous ?

L'idée d'intrigue fonctionnant à plusieurs niveaux -permettant à l'adulte comme à l'enfant d'apprécier tout autant mais pour de différentes raisons- n'est pas nouvelle et Moore a toujours fonctionné dans cette direction pour ses travaux mainstream (une des raisons qui l'ont fait quitter DC était d'ailleurs la classification «mature Readers »). Dans «Alan Moore's Awesome Universe Handbook» où Moore présente les projets de ce qui aurait été les nouvelles séries YoungBlood et Glory, on peut voir comment il souhaite donner en permanence cette apparence d'innocentes histoires de Super-héros, tout en faisant fonctionner délicatement des sous-entendus autour de concepts politiques ou sexuels, sans présenter une analyse lourde et finalement assez premier degré à la Grant Morrison, par exemple (si on compare 2 utilisations de la relation Batman/Joker, dans Killing Joke et dans Arkham Asylum).

De même, il est sidérant de voir que les différentes directions ne se limitent pas les unes les autres : ainsi, l'humour (très british) est permanent sur des titres comme TOP TEN ou PROMETHEA mais l'aspect émotionnel ou intellectuel persiste, on peut ainsi suivre passionnément les intrigues et croire aux personnages même s'ils sont improbables voire ridicules.

Mais reconnaissons-le, tous les titres ABC ne fonctionnent pas de cette façon, les adultes peuvent être lassés par Tom Strong comme les plus jeunes par Tomorrow Stories par exemple ; mais d'un point de vue général, quel que soient votre âge et vos goûts, vous trouverez un ABC qui vous convient et qui peut devenir votre titre préféré. Allons plus loin, les ABC fonctionnent à merveille pour ce que nous, fans de comics, considérons comme le challenge ultime : faire apprécier les comics à des non-lecteurs.

 

Les points communs:

Bien que très variés dans leurs formes et thèmes, et ayant des artistes très différents (à la différence des grands éditeurs ou même de labels comme Top Cow, il n'y a pas de «style maison» ni de retouche), on peut trouver des points communs entre les ABC, outre la qualité incomparable et les éléments déjà abordés.

D'abord, même si ces points ne seront évidemment pas présents dans la version française, la présentation de ces titres est particulièrement luxueuse. Comme vous le savez sans doute, les titres mainstream US sont inondés de publicités qui distraient la lecture ; ici, les publicités sont reléguées à la fin des fascicules, ce qui provoque une excellente sensation à la lecture (on a moins l'impression d'un produit jetable de seconde zone).

Le lettrage de ces titres est assuré par l'excellent Todd Klein (Sandman, Shade.), considéré comme le meilleur lettriste existant sur le marché, qui s'occupe également du design des couvertures, le design étant en fait préparé avant l'illustration, afin d'avoir un look unique pour chacune de ces couverture, convenant à l'ambiance de chaque épisode. Évidemment, ce point peut paraître un détail, mais c'est semble-t-il important en cela qu'il donne une autre image de ce qu'est un comic-book, et démontre du travail fait pour en faire les meilleurs d'Amérique.

La narration, même si le ton est toujours différent, fonctionne quasiment toujours de la même façon, c'est à dire uniquement par les dialogues (pas de cases de textes, pas de bulles de pensées), donnant une lecture plus directe, plus cinématographique, évitant toutes ces lourdeurs (retournez lire un épisodes des X-Men) qui dégoûtent les gens de la BD.
Chaque épisode, de par l'histoire qui y est contée comme par sa structure, a son existence propre. Il ne s'agit pas que d'histoires résolues en 24 pages, puisque pour TOP TEN et PROMETHEA, la première histoire couvre les 12 premiers numéros, mais il y a quand même au moins cette impression de chapitre (que l'on ne trouve pas dans les longues histoires sans fins proposées par les 2 grands (à base de «à suivre» permanents), cette impression que l'épisode n'a pas été réalisé pour remplir les vingtaines de pages mensuelles.

Par exemple, Tom Strong # 4 à 7 racontent une histoire en 4 parties (pas automatiquement la meilleure histoire du titre, mais exemplaire dans sa forme) qui forme un tout lu à la suite, mais chaque épisode présente un adversaire diffèrent et un challenge diffèrent qui fait que chacun peut être lu seul. Si certains pensent que des histoires courtes sont automatiquement moins complexes donc moins intéressantes, qu'ils lisent TOP TEN # 7, entre autres, une histoire absolument hilarante, habilement gérée, qui nous en dit beaucoup sur les Dieux, les Mythes et toutes sortes d'Histoires, tout en faisant évoluer les différentes intrigues de la série, voir le strip de GREYSHIRT dans TOMORROW STORIES # 2, la meilleure histoire de l'année (au moins) en 8 PAGES ! ! !

Enfin, de nombreuse conventions existantes depuis longtemps sans réelle justification, qui sont balayées par Moore, ainsi il n'y a pas de masque, cape ou d'identité secrète (du moins pas au sens conventionnel), et surtout pas de Continuité.
Cela n'implique pas d'absence de logique ou de suite dans les histoires, mais évite les débordement Soap-opéra auxquels Marvel nous habitue, cela évite les nécessaires implications de tout ce qui se passe dans un titre à avoir des conséquences sur les autres. Pour ce qu'on en sait, les différentes séries ne se situent pas dans le même univers (même s'il est fait référence à Neopolis dans TomStrong # 3, et qu'il y aura un cross-over Greyshirt / Cobweb dans Tomorrow Stories # 12), mais si Moore le décide, il pourrait en être autrement pendant un mois, ou une page. Certes, les fanboys trouvent cette idée horrible, mais la continuité est un concept apparu dans les années 60 seulement et qui n'a commencé à être réellement pris au sérieux que dans les années 80.

Les Meilleurs ?

On peut certes être sceptique devant cette affirmation, et votre serviteur étant loin d'être objectif puisque fanatique total d'Alan Moore, mais il semblerait que beaucoup soient du même avis. En effet, c'est une première depuis longtemps, mais le COMICS JOURNAL (magazine prenant le comics très au sérieux et se consacrant surtout au comics underground, intellectuels et expérimentaux) comme WIZARD (fanboys adolescents prenant le comics comme seul entertainment au même titre que les jeux vidéos) ont tout deux acclamé la ligne, même si le succès public, bien qu'important, ne suit pas les énormes espérances du début.

Cyril

 

Dossier ABC :

Présentation du label. par Cyrill

Présentation et analyse de titre: Promethea. par Cyrill

Présentation et analyse de titre: Top 10. par Cyrill

Présentation et analyse de titre: Tom Strong. par Cyrill

Présentation et analyse de titre: Tomorrow Stories. par Cyrill

 

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